« Ma carrière, mes envies »
L’atelier « Ma carrière, mes envies » d’Anne-Catherine Sutermeister a profondément marqué les participant·e·s.
Texte de Viviane Bonelli
On se retrouve à l’Uptown Geneva au cœur de Genève, près de la gare, dans un lieu incroyable qui nous plonge immédiatement dans un univers artistique et nous met hors du temps.
Plusieurs participants guettent derrière la porte et se demandent si c’est bien ici. Je les guide et les emmène dans une des salles de spectacle de 150 places où nous avons disposé les chaises en rond sur la scène pour que les artistes puissent s’asseoir et échanger en se regardant dans les yeux.
Il est tout juste 10h, et pour l’instant chacun parle de son parcours et se présente dans un tour de table très sincère. Danseur, acteur, clown, artiste, tant de personnes riches au parcours varié et intense. Des vies qui se font et se défont, des mères célibataires, des pères de famille, des femmes plus âgées, des célibataires… une palette d’artistes, d’hommes et de femmes.
Puis très rapidement chacun commence à se confier sur ses différentes motivations à participer à cette journée, des larmes coulent déjà, les mouchoirs sortent des poches, nous sommes rapidement dans une ambiance très intimiste. Puis une retardataire arrive et rit en nous disant qu’elle ne pensait pas que ça allait démarrer si fort !
Tout y est confidentiel évidemment, je ne peux donc pas vous dévoiler leurs secrets, mais je vais essayer de vous faire vivre cette journée.
En les écoutant depuis le milieu de la salle, une évidence me saute aux yeux : chacun a tellement à apprendre de l’autre ! Des questions reviennent comme : comment concilier vie professionnelle et artistique quand on a des enfants ? Comment créer une fois tous les deux ans et pouvoir vivre de son métier, comment se réinventer alors qu’on a 60 ans, comment prendre le temps de se poser et faire le point sur sa vie et ses envies ?
C’est ici et maintenant !
Puis par deux, ils s’éclipsent afin de faire le point avec Anne-Catherine et tirer un bilan de leurs passés pour écrire le futur ou du moins ce qu’ils souhaiteraient que soit leur futur.
Visionner ce que l’on veut être, c’est presque déjà la moitié du chemin parcouru. Quand on veut, on peut. Se donner les moyens de réussir, parfois avec de petites choses. Mais finalement, c’est quoi la réussite ? Chacun place le curseur là où il le souhaite selon ses besoins.
On entend des murmures aux quatre coins de la salle, certains ressentent le besoin de sortir prendre l’air ou fumer une cigarette, d’autres préfèrent se réfugier dans les coulisses ou derrière les paravents de cette scène de théâtre. Puis, on se retrouve une heure plus tard pour faire un bilan de la matinée et aller manger
dans un petit bistrot près de la gare. Faire une pause pour mieux se retrouver tous ensemble et échanger.
Repus et rassasiés de paroles et de nourriture, ils reprennent leurs places et se remettent au travail rapidement. Des phrases surgissent comme : pression de productivité, pression économique, accélération qui nous déséquilibre… toujours plus loin, toujours plus vite, pour aller jusqu’où ? Des mots qui fusent sur des papiers collés en rond sur le sol.
Une crise de l’intime parce qu’on est toujours sollicités et n’a-t-on pas besoin d’intimité pour créer ? Comment se réfugier à l’intérieur de soi pour écrire si l’on est constamment dérangé par l’extérieur. Beaucoup de questions émergent de cette discussion de groupe : qu’est-ce qu’apportent les structures collectives, comment s’autoriser à lâcher prise ou ne pas culpabiliser quand on ne peut plus aller si vite, la responsabilité de chacun ou encore dans quelles actions très pragmatiques et concrètes peut-on aller de l’avant et retrouver une forte es>me de nous-même ? Chacun a sa propre option, sa propre méthode. On parle aussi de revalorisation de l’échec. Et encore, chacun a sa réponse.
Quand tout à coup un : « J’ai envie d’une binch » fuse et tout le monde rit. La dame s’excuse presque en disant : « Je suis basique dans ces moments-là ! »
La journée touche à sa fin et il me semble qu’ils ont passé un bon moment et qu’ils ont pu se retrouver avec eux-mêmes. L’ambiance était détendue et bienveillante et les intervenants ont été touchés par l’humanité des uns et des autres.
Quelques mots me restent : réconfortée, moins seule, apaisée, un sen>ment de cohérence, très en confiance, ver>ge agréable, touché par ces moments d’écoute, proche de l’autre. C’est un bilan très positif pour Anne-Catherine Sutermeister et les participants. Et pour nous, alors rendez-vous très vite pour la suite !
A l’issue de cette journée, petit entretien avec ACS
Comment as-tu vécu cette première expérience partagée ?
J’ai été très émue par la générosité et la confiance des personnes présentes, qui ont permis de « laisser agir » le protocole que j’avais choisi. Et surtout, quelle que soient notre profession, nous avons urgemment besoin de prendre du recul par rapport à la vie que nous menons. A l’issue de la journée, une participante m’a proposé de nous revoir dans quelques mois, pour voir ce qui aura évolué. C’est un bon signe ! Cela veut dire qu’une envie d’expérimenter des changements possibles, aussi modestes soient-ils, a été déclenchée.
Toi-même as-tu appris quelque chose de cette journée ?
Oui ! Au cours d’une séance consacrée aux thématiques qui nous occupent, une participante a mis en relation « rest » and « résistance » … la résistance par la sieste… S’autoriser à prendre du temps pour ne rien faire, juste se reposer comme un acte de résistance… j’ai adoré cette association…
Serais-tu prête à recommencer ? Si oui avec un groupe plus grand ou plus petit ?
Absolument ! Il me semble que 10 est un maximum pour pouvoir travailler dans la confiance et la qualité.
Quelques retours des participants à la question : comment ressortez-vous de cette journée ?
« Je me sens soutenue par cette rencontre, calme et rassurée de continuer mon chemin et de savoir que je ne suis pas seule. Merci pour ce cadre que nous a donné Anne-Catherine. J’ai pu découvrir l’écoute de l’autre et de moi-même différemment. »
« Empathique »
« Super journée, avec beaucoup de partage et de prises de conscience, tant au niveau
personnel que collectif. Merci beaucoup ! »
« „Journée ressourçante en collectif pour se confier sur nos doutes, nos interrogations entre artistes… processus guidé de manière douce et sensible par Anne-Catherine, focus sur l’intériorité, le ressenti et invitation à pratiquer l’écoute empathique; échos, résonances entre les individus, les parcours. Un bon bain d’humanité, une pause dans l’agitation et des pistes pour être et agir sur le chemin du futur. »
Hinterlasse einen Kommentar
An der Diskussion beteiligen?Hinterlasse uns deinen Kommentar!